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La technique objet du débat : la vitrification ovocytaire
De la congélation lente à la vitrification
“La vitrification ovocytaire”, c’est quoi au juste ? Il s’agit d’une technique médicale de cryo-conservation, à savoir de conservation par le froid. Ce processus de congélation a évolué au fil du temps. La congélation lente est un dispositif imposant une lourde mise en œuvre qui utilise des programmateurs afin de descendre doucement en température. Mise en place dans les années 1950 aux États-Unis afin de congeler les spermatozoïdes, les résultats obtenus se sont montrés prometteurs. Appliquée plus tard aux cellules reproductrices des femmes, cette méthode n’a pas porté ses fruits. Il a fallu attendre 1984 pour qu’une première naissance soit réussie grâce à un ovocyte congelé en Australie. Néanmoins, les taux de réussite sont faibles : la vitesse de congélation altère la structure altère la structure d’un ovocyte constitué à plus de 90% d’eau, dans lequel se formait des cristaux de glace. Après décongélation, sa capacité à être fécondé et à former un embryon est nettement réduite. Les résultats étant trop décevants pour banaliser cette technique, l’utilisation de cette procédure pour congeler des ovocytes a peu à peu été abandonnée dans la décennie suivante au profit de la vitrification ovocytaire.
La vitrification ovocytaire
Cette nouvelle technique permet la congélation ultrarapide des gamètes femelles tout en conservant leur intégrité. Les premières naissances suivant l’émergence de ce dispositif ont eu lieu dès 1999 en Australie même si il a fallu se montrer patient et attendre plusieurs années avant que le stade expérimental ne soit au point.
Mais comment ça marche finalement ? Plongé dans l’azote liquide à -196°, l’ovocyte est congelé presque instantanément puisque la température descend cette fois-ci de -2000 à -2500°C par minute à l’intérieur d’une petite paille stérilisée et sécurisée, appelée paillette.
Si les résultats sont beaucoup plus satisfaisants qu’avec l’ancienne technique, il faut quand même compter environ un prélèvement d’une vingtaine d’ovocytes et considérer deux ou trois ovocytes dévitrifiés pour la réalisation d'un transfert d'embryon et espérer ainsi avoir une chance raisonnable de grossesse. La première naissance en France a eu lieu il n’y a pas si longtemps, en mars 2012, dans l’hôpital Robert-Debré à Paris.
La vitrification en dix étapes
Cette méthode, réalisée par des professionnels qualifiés, a bouleversé l’organisation des pratiques tant du point de vue clinique que biologique. Bien qu’autorisée en Espagne, en Belgique, en Grande-Bretagne ou encore aux Pays-Bas, cette pratique n’est pas aussi accessible en France. La loi de bioéthique de 2011 a permis aux femmes d’y avoir recours dans plusieurs cas : par prévention, si elles ont une pathologie lourde (cancer nécessitant un traitement anticancéreux stérilisant ou endométriose sévère) qui affectera dans le futur leur fertilité, dans le cadre d’une fécondation in-vitro ou bien lors d’un don anonyme. En effet, pour ce dernier cas, l’Etat autorise les femmes faisant un don d’une partie de leurs ovocytes d’en garder pour elle-même afin de palier à la pénurie d’ovocytes destinée aux fécondations in-vitro en France.