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Académie Nationale de Médecine
D’après la rédaction de ses statuts, l’Académie nationale de médecine est une personne morale de droit public placée sous la protection du Président du République. Elle a pour mission de répondre, à titre non lucratif, aux demandes du Gouvernement sur toute question concernant la santé publique et de s’occuper de tous les objets d’étude et de recherche qui peuvent contribuer aux progrès de l’art de guérir. Son indépendance et la pertinence de ses rapports et communications lui confèrent un rôle important dans le domaine de la santé.
Elle peut être saisie d’une demande d’avis par les Pouvoirs publics mais elle peut aussi s’autosaisir dans les domaines de la santé, mais plus volontiers sur les questions de Santé publique et d'Éthique médicale.
Active depuis longtemps sur la question de l’autoconservation ovocytaire, première institution à revendiquer le droit à la conservation de convenance des ovocytes, l’Académie de médecine a publié de nombreuses contributions.
C’est pourquoi nous avons fait le choix d’interroger d’autres acteurs moins présents dans la littérature et nous en tenir aux propos écrits de l’Académie de médecine pour rédiger cette analyse de ses positions.
Analyse du Discours
En 2017, l’Académie de médecine se prononce en faveur de l’autoconservation des ovocytes et pour l’évolution de la loi de Bioéthique en ce sens. L‘Académie de médecine défend cette vision de l’autoconservation ovocytaire dans plusieurs arènes :
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Médiatique - Elle publie des rapports et communiqués de presse sur ses positions régulièrement.
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Juridique - Actions pour le gouvernement susceptibles d’être reprises dans les rédactions des textes de loi.
Positionnement par rapport aux trois nœuds de la controverse
RISQUES : Quels sont les risques liés à la technique et son utilisation ?
Toutes indications confondues, médicales ou non médicales, le recul est suffisant pour valider la sécurité et l’efficacité de la technique.
La plus grande série publiée à ce jour, qui fait état de la naissance après vitrification d’ovocytes de près de 6000 enfants, montre que leur état de santé actuel ne diffère pas de celui d’enfants nés après fécondation d’ovocytes frais.
Les risques des stimulations ovariennes et du recueil des ovocytes, même répétés sur plusieurs cycles, sont très faibles, considérés comme négligeables. Ces stimulations ne menacent pas la fertilité ultérieure, elles n’affectent pas les résultats de futures stimulations.
L’autoconservation offre l’avantage par rapport aux grossesses de même âge spontanées ou obtenues par FIV « classique », d’être conçues avec des ovocytes recueillis à un jeune âge, ce qui réduit le risque d’anomalie chromosomique ovulaire, donc aussi de fausses couches.
L’autoconservation offre en outre l’avantage d’éviter les complications liées aux grossesses obtenues par dons d’ovocytes tiers, (une fréquence accrue de pré-éclampsies, de retards de croissance intra-utérin), encore plus marquées pour les dons pratiqués à l’étranger.
Le corps de la femme est alors soumis à une médicalisation accrue.
FINANCEMENT : Qui finance, pour qui et sous quelles conditions ?
Une inégalité en terme de financement apparaît, car il paraît difficile de compter sur la caisse de solidarité française pour financer une autoconservation de prévention à toutes les femmes.
PROJET FAMILIAL : Quel projet familial émerge ?
L’autoconservation ovocytaire permet de réduire la demande de ces dons d’ovocytes, trop peu disponibles. Elle répond enfin au souhait de plus en plus exprimé, de donner naissance, chaque fois que possible, à un enfant « génétiquement sien ».
Les grossesses tardives offrent le gain théorique d’une meilleure stabilité des couples, de conditions socio économiques favorables, d’une meilleure préparation à la parentalité, d’une meilleure maturité psychologique.
Un principe d’autonomie apparaît : absence de paternalisme médical et de jugement moral, pour pallier les conséquences de l’infertilité liée à l’âge, pour les femmes qui à 35 ans n’ont toujours pas de partenaire stable, ou qui optent temporairement pour des choix de vie sans maternité immédiate.
Un principe d’égalité émerge également pour s’aligner aux possibilités qu’ont les hommes d’opérer une conservation de leur sperme en centre privé sous ordonnance.
Voir ici le rapport 2017 complet de l’Académie de Médecine.
Cartographie de l'acteur